Dans sa dernière étude , Allianz Trade, le leader mondial de l’assurance-crédit, estime l’impact des perturbations économiques et géopolitiques mondiales pour les distributeurs de mode. Au sommaire :
- Entre 2000 et 2020, en zone euro, le poids des dépenses de mode dans le total des dépenses des consommateurs est passé de 6% à 4%. Une tendance similaire en France, puisque sur la même période, le poids des dépenses de mode dans le total des dépenses des consommateurs est passé de 5% à 3%. La crise Covid-19, et les mesures sanitaires associées, n’ont pas aidé le secteur à se relancer. D’ailleurs, les distributeurs de mode n’ont pas encore retrouvé leurs niveaux de vente d’avant-crise : fin 2021, les ventes mensuelles des magasins de mode en zone euro étaient toujours -1,7 Md € inférieures à leur niveau de 2019.
- La confiance des ménages européens est désormais frappée de plein fouet par l’invasion de l’Ukraine. De quoi affecter leur consommation en général, et donc leurs dépenses en matière de mode. Selon nos calculs, les dépenses des ménages en matière de mode ne croîtront que de +4,4% en 2022, soit -2 points par rapport à notre prévision d’avant crise ukrainienne. Une révision à la baisse qui devrait se traduire par un manque à gagner conséquent pour les distributeurs de mode européens, de l’ordre de -4,9 Mds € en zone euro, dont -1,5 Md € en Italie et -1,1 Md € en Allemagne. L’impact sera plus modéré en France, avec un manque à gagner estimé à -0,6 Md €.
- Ainsi, les ventes des distributeurs de mode resteront cette année encore loin de leur niveau pré-Covid-19. En parallèle de cette croissance contrainte des ventes, les marges des entreprises du secteur seront également mises sous pression par un contexte de forte et durable hausse du coût des matières premières. De quoi laisse craindre une résurgence du risque de défaillances dans le secteur en 2022 et 2023. D’ailleurs, depuis 2016, en Europe, 78 défaillances de distributeurs de mode dont le chiffre d’affaires était supérieur à 10 millions d’euros ont été enregistrées, soit un chiffre d’affaires cumulé de 14 Mds €. Cela représente 27% du total des défaillances du secteur de la distribution.