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Risque Sensible pour les entreprises

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Dernière mise à jour : Janvier 2025

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PIB 906 milliards USD (Classement mondial : 19, Banque mondiale 2022)
Population 85 millions (Classement mondial : 18, Banque mondiale 2022)
Forme de l'Etat République présidentielle
Chef du gouvernement Recep Tayyip Erdogan (Président)
Prochaines élections 2028 (présidentielle et législative)
  • La position de la Turquie à la croisée de l'Europe et de l'Asie, ainsi qu'entre la Russie et la Méditerranée, renforce son rôle en tant qu'acteur clé dans le commerce régional et le transit énergétique, offrant un avantage géopolitique significatif et des opportunités économiques
  • Le pays bénéficie d'une structure économique sophistiquée, avec des secteurs solides dans l'automobile, le textile, l'agriculture et les matériaux de construction, ce qui lui confère une résilience face aux ralentissements sectoriels
  • La population relativement jeune et bien éduquée de la Turquie fournit une main-d'œuvre dynamique qui soutient la croissance économique et l'innovation, offrant un potentiel de gains de productivité et de dividendes démographiques
  • Des changements fréquents dans les politiques intérieure et extérieure, ainsi qu'une instabilité politique potentielle et des sanctions occidentales, créent un environnement commercial imprévisible qui peut dissuader les investissements et la planification économique
  • Des taux d'inflation élevés et persistants érodent le pouvoir d'achat des consommateurs et la confiance des investisseurs, compliquant les efforts de politique monétaire et de stabilité économique
  • La dette extérieure substantielle de la Turquie et sa dépendance au financement à court terme la rendent vulnérable aux conditions de refinancement mondiales et aux fluctuations monétaires, posant des risques à la durabilité économique

La trajectoire économique de la Turquie est actuellement dominée par des pressions inflationnistes persistantes et un paysage complexe de politique monétaire. La Banque centrale de Turquie (CBRT) a emprunté un chemin prudent d'assouplissement monétaire depuis fin 2024, avec un taux d'intérêt réel légèrement positif à 3-3,5 %. Ce changement de politique vise à naviguer dans le fragile processus de désinflation, mais des risques significatifs demeurent. L'inflation moyenne des prix à la consommation est projetée à environ 34 % en moyenne en 2025, pouvant se terminer l'année autour de 25 %. Atteindre l'objectif de la banque centrale, qui est une fourchette d'inflation de 21 à 26 %, dépend de facteurs externes, tels que les prix mondiaux de l'énergie et les répercussions des politiques commerciales américaines, qui pourraient compromettre ces efforts.

À court terme, la croissance du PIB de la Turquie devrait se modérer à +2,5 % en 2025, marquant une légère baisse par rapport à 2024 et en dessous de la moyenne des années 2010 de +5,9 %. Cela reflète les contraintes imposées par des politiques budgétaires strictes et la demande internationale fluctuante pour les exportations turques. L'industrie automobile, un contributeur clé de l'économie turque, a connu un ralentissement en 2024, avec une production de véhicules à moteur en baisse de 7,5 % par rapport à l'année précédente, atteignant 1,4 million d'unités. Malgré ces défis, la valeur des exportations du secteur a atteint 36,8 milliards USD, soulignant sa résilience et son statut mondial.

Les pressions inflationnistes sont exacerbées par des prix rigides et des réévaluations fiscales rétrospectives, ce qui complique les efforts de la CBRT pour maintenir la stabilité économique. L'approche prudente de la banque centrale, impliquant une réduction progressive des taux d'intérêt, vise à équilibrer le besoin de croissance économique avec le contrôle de l'inflation. Cependant, le potentiel de baisses prématurées des taux représente un risque significatif, pouvant compromettre le processus de désinflation et la confiance des investisseurs.

La politique budgétaire jouera un rôle crucial dans le soutien aux objectifs de la banque centrale. Le déficit budgétaire devrait se réduire à 3,5 % du PIB, en phase avec les efforts pour contenir les pressions inflationnistes du côté de la demande. Cependant, ce resserrement budgétaire pourrait avoir un impact disproportionné sur les ménages à faible revenu, qui continuent de faire face à des difficultés économiques malgré une augmentation notable de 30 % du salaire minimum. Les efforts de stabilisation du gouvernement, bien que nécessaires, pourraient rencontrer une résistance sociale, compliquant le chemin vers la reprise économique.

En résumé, les perspectives économiques de la Turquie sont caractérisées par un équilibre délicat entre le contrôle de l'inflation, la stimulation de la croissance et la durabilité des marges des entreprises. Les risques externes, notamment les prix de l'énergie volatils et les tensions géopolitiques, posent des défis significatifs à l'atteinte de ces objectifs. La résilience de secteurs clés, tels que l'industrie automobile, offre une lueur d'espoir, mais des efforts soutenus sont nécessaires pour naviguer dans ce paysage économique complexe et assurer la stabilité à long terme.

Les perspectives économiques à moyen terme pour la Turquie seront façonnées par un accent stratégique sur la consolidation budgétaire et la stabilisation macroéconomique. La réduction anticipée du déficit budgétaire à 3,5 % du PIB reflète l'engagement du gouvernement en faveur de la discipline budgétaire. Le solde du compte courant devrait également atteindre un équilibre global d'ici la fin de 2025. Ce développement positif est soutenu par une combinaison de la demande stable provenant des marchés américain et moyen-oriental, compensant les conditions plus faibles en Europe. La livre turque, qui a connu une relative stabilité, devrait se déprécier de 20 % par rapport au dollar américain, atteignant 45 TRY par USD d'ici la fin de l'année. L'appréciation du taux de change réel, combinée à des coûts de main-d'œuvre élevés, a érodé les marges bénéficiaires des entreprises, en particulier pour les exportateurs, et leur compétitivité globale ; cela doit être pris en compte lors de l'évaluation des risques d'insolvabilité des entreprises.

La stratégie budgétaire du gouvernement comprend des réformes fiscales complètes pour garantir la durabilité fiscale. Ces réformes impliquent l'établissement d'un taux d'imposition minimum pour les sociétés et la réduction des exonérations sur les impôts des sociétés et la taxe sur la valeur ajoutée. De telles mesures visent à améliorer la génération de revenus et à soutenir le cadre budgétaire dans un contexte d'ajustements économiques. Cependant, le resserrement budgétaire pourrait imposer des charges significatives aux ménages à faible revenu, exacerbant les inégalités sociales et pouvant potentiellement alimenter des troubles sociaux. La politique budgétaire de la Turquie est également influencée par la nécessité de traiter les conséquences des tremblements de terre de février 2023, qui ont entraîné des dépenses importantes pour la reconstruction.

Le ralentissement de l'investissement des entreprises, entraîné par des taux de change réels plus élevés et des conditions de crédit intérieur strictes, pose un risque pour la croissance économique. Cette hésitation à investir pourrait freiner l'expansion économique, nécessitant des interventions politiques ciblées pour stimuler l'investissement et soutenir la croissance à long terme.

La stabilité politique offerte par l'administration du président Recep Tayyip Erdogan, soutenue par une majorité parlementaire, procure une apparence de continuité. Cependant, l'imprévisibilité des décisions politiques, l'ingérence historique dans la politique monétaire et les tensions géopolitiques introduisent des risques significatifs pour le climat des affaires et les perspectives économiques.

Le potentiel d'élections anticipées en 2025, motivé par les calculs stratégiques de la coalition AKP-MHP, ajoute une couche d'incertitude politique. Alors que la coalition cherche à tirer parti des gains géopolitiques en Syrie pour renforcer son soutien intérieur, l'approche visant à séduire les électeurs kurdes reste chargée de risques.

À l'international, la politique étrangère de la Turquie entre souvent en conflit avec les intérêts de l'OTAN et de l'UE, créant des tensions avec des alliés clés. Malgré ces tensions, des relations pragmatiques et transactionnelles devraient persister, motivées par des intérêts économiques et sécuritaires mutuels. La chute du régime Assad en Syrie présente à la fois des opportunités et des défis, avec le potentiel de faciliter le retour des réfugiés syriens et de modifier les dynamiques régionales. Bien qu'aucun impact significatif des politiques commerciales américaines sur le pays ne soit attendu, la relation avec le président Donald Trump restera aussi tendue que par le passé.

Structure commerciale par destination/origine

(% du total, 2022)

Exportations Rang Importations
Allemagne 8.3%
1
16.2% Russie
Etats-Unis 6.6%
2
11.4% Chine
Irak 5.4%
3
6.6% Allemagne
Royaume-Uni 5.1%
4
4.2% Suisse
Italie 4.9%
5
4.2% Etats-Unis

Structure commerciale par produit

(% du total, 2022)

Exportations Rang Importations
Véhicules routiers 10.1%
1
5.6% Or, non monétaire (à l'exclusion des minerais et concentrés d'or)
Vêtements et accessoires vestimentaires 7.8%
2
5.5% Fer et acier
Fer et acier 6.7%
3
5.5% Pétrole, produits pétroliers et matériaux connexes
Pétrole, produits pétroliers et matériaux connexes 5.9%
4
4.8% Véhicules routiers
Articles manufacturés divers, n.c.a. 5.8%
5
4.3% Métaux non-ferreux
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