Le climat et la guerre menacent de plus en plus les infrastructures essentielles d’énergie, d’eau et de transport à l’échelle mondiale. L’assureur-crédit Allianz Trade met en garde contre l’aggravation des perturbations. Selon le rapport ‘Securing critical infrastructure’, des mesures préventives vertes valent mieux que des réparations se chiffrant à plusieurs milliards.   

Le rapport cite une série d’exemples montrant comment les infrastructures critiques sont mises à mal :

  • Le faible niveau d’eau du canal de Panama. Si la sécheresse se poursuit, le commerce mondial pourrait enregistrer une baisse de 7 % cette année.
  • Dans l’intervalle, les tensions en mer Rouge ont fait grimper les coûts de transport de 92 %.
  • Un blocus en mer de Chine méridionale entraînera une hausse des prix du pétrole d’au moins 20 %.
  • Les centrales nucléaires fonctionnent à mi-puissance en raison d’un manque d’eau de refroidissement, tandis que les inondations provoquent des perturbations majeures dans les transports routiers, fluviaux et ferroviaires
Selon Johan Geeroms, Director Risk Underwriting Benelux chez Allianz Trade, le nombre d’incidents liés au climat et à la guerre ne fait qu’augmenter. « Cela coûte énormément d’argent en réparations. S’ajoute encore à cela l’instabilité économique. Les flux de marchandises et la sécurité énergétique sont particulièrement compromis. Mais songez aussi au trafic de données. Souvenez-vous, notamment, du sabotage des pipelines Nord Stream en 2022. Il y a tellement de pipelines dans les fonds marins. La question n’est donc pas de savoir si d’autres sabotages suivront, mais plutôt quand ils se produiront. »

Allianz Trade estime les dommages directs causés par les incidents climatiques annuels (sécheresse, inondations, chaleur) à 30 milliards de dollars par an pour les pays à revenu élevé (high-income countries) et à 18 milliards de dollars pour les pays à revenu faible ou intermédiaire (low- and middle-income countries).

Pour ce qui est de la situation en Europe, le rapport se réfère aux calculs du Global Infrastructure Hub (le GI Hub du G20). Au cours de la période 2024-2040, l’Europe aurait besoin d’un investissement estimé à 10 600 milliards de dollars pour les infrastructures liées au climat. Sur la base des plans actuels, seuls 9 100 milliards de dollars seront investis. Il en résulte un déficit important de 1 500 milliards de dollars (soit 14,3 % de l’investissement total nécessaire).

Transposé aux secteurs, cela se traduit notamment, pour les ports européens, par un déficit annuel de 4 milliards de dollars en 2024, qui atteindra 8 milliards de dollars en 2040. Pour la production d’électricité, le déficit d’investissement annuel est de 6 milliards de dollars en 2024, et passe à 15 milliards de dollars en 2040.

Le rapport d’Allianz Trade remet également en question la qualité de l’infrastructure existante. Johan Geeroms : « La maintenance enregistre un retard conséquent. De nombreux investissements ont été reportés. Nous avons traversé une période problématique à l’échelle mondiale. La nécessité de mesures se fait de plus en plus urgemment sentir. Nous appelons donc à ce que les pays ne se concentrent pas exclusivement sur la maintenance et la réhabilitation. Prendre des mesures écologiques s’avère vraiment plus judicieux. L’effet est alors double. Investir dans les énergies renouvelables permet notamment de réduire la dépendance à l’égard du pétrole. Et qui dit moins de pétroliers, dit également moins de retards liés à la guerre en cours d’acheminement, etc.
Les initiatives européennes telles que le Green Deal (pour la neutralité climatique d’ici 2050) et le plan REPowerEU (réduction de la dépendance au gaz russe) sont autant de pas dans la bonne direction, estime Johan Geeroms. « C’est un début, mais il faut vraiment aller beaucoup plus loin. Toutefois, à en croire les changements politiques en Europe, les choses semblent se compliquer. Se contenter de réagir aux problèmes d’infrastructure engendrés par le climat et la guerre coûte pourtant beaucoup plus d’argent que les mesures vertes préventives qui contribuent à la résilience de l’infrastructure. Ces dernières soutiennent d’ailleurs également la croissance économique. »
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