Alors que l’Européen continue d’épargner, l’Américain dépense ses économies

Les Européens continuent de faire croître leur épargne alors que les Américains la réduisent fortement. Plus prudent que jamais, l’Européen choisit d’étoffer encore son épargne de précaution. L’an dernier, l’Américain a choisi de dépenser largement ses économies. Aux États-Unis, l’excédent d’épargne sera donc complètement épuisé d’ici à la fin de l’année.

Selon Johan Geeroms, Directeur Risk Underwriting Benelux, cette évolution de l’épargne européenne se confirme également par la hausse des dépôts sur les comptes d’épargne traditionnels réglementés auprès des principales banques belges. Même si l’inflation record a pesé sur notre capacité d’épargne au second semestre. Aux Pays-Bas, selon des chiffres récents de la banque centrale néerlandaise (DNB), on a même épargné 34 milliards d’euros de plus qu’en 2021.

« Tout se passe comme si la période du coronavirus continuait. Les incertitudes ne manquent pas. L’inflation et la guerre en Ukraine nous incitent à nous protéger de tout ce qui pourrait encore arriver. De leur côté, les Américains se sentent en sécurité, bien loin de la guerre. Alors qu’ils avaient eux aussi beaucoup épargné durant le covid-19. Mais, l’an dernier, ils n’ont pas pu résister à la tentation de dépenser. Ils se sont remis à consommer comme au bon vieux temps. L’économie en a évidemment profité à plein. L’Europe pourrait également profiter d’un tel coup de fouet, mais cette heure n’est pas encore venue. Malgré l’énorme excédent d’épargne, la reprise des dépenses de consommation ne sera donc pas encore de mise cette année. »

« L’Europe semble prendre goût à l’épargne », souligne Johan Geeroms. Les marchés du travail sont solides. C’est bon pour les salaires. La baisse de l’inflation rend le coût de la vie à nouveau plus abordable. L’argent libéré peut être placé à des taux d’intérêt plus élevés. L’an dernier, les ménages européens ont ainsi fait glisser pas moins de 80 milliards d’euros vers des comptes d’épargne à long terme plus rémunérateurs. Johan Geeroms souligne que l’épargne se concentre surtout chez les hauts revenus. Parce que les inégalités, déjà importantes, se sont encore accrues en raison du covid et de la guerre.
Aux États-Unis, le taux d’épargne (la part du revenu qui est épargnée ou investie) a rechuté largement sous son niveau d’avant la pandémie. Maintenant que l’économie aux États-Unis semble vouée à tomber en récession, les revenus des ménages sont de plus en plus sous pression. Or, alors que le marché du travail y est beaucoup plus dur que chez nous, les Américains ont épuisé en grande partie leur épargne. Nos analystes tablent donc sur le fait que l’excédent d’épargne aux États-Unis sera complètement épuisé d’ici à la fin de l’année.
Dans l’Union européenne, la remontée des taux d’intérêt a conduit les ménages non seulement à épargner davantage, mais également à réduire, dans une proportion inédite, leur demande de crédits hypothécaires. La demande de crédits d’entreprise a elle aussi souffert des taux d’intérêt plus élevés. Ces évolutions affaiblissent l’économie. Si la croissance économique n’en pâtit pas trop, on le doit surtout aux aides publiques. Les ménages et les entreprises sont désormais habitués à être protégés contre les chocs économiques négatifs.

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