L’Europe doit intervenir immédiatement pour empêcher la poursuite du déclin de son industrie automobile. Une action immédiate s’impose pour accélérer la mise en place de l’écosystème indispensable aux voitures électriques. Sans mesure, l’écart avec la Chine et les États-Unis continuera de se creuser, ce qui entrainera de graves conséquences pour l’économie européenne, notamment en termes d’exportations, d’emploi et d’innovation. D’après notre dernier rapport sur les perspectives de l’automobile, Bruxelles n’offre pas assez d’incitations face à trop de réglementations.

Le rapport dépeint un avenir sombre pour les fabricants automobiles européens, avec l’Allemagne en tête. L’industrie automobile revêt une importance capitale pour l’économie européenne, représentant 6 % de la production totale de l’UE. Avec près de 950 000 entreprises, elle emploie 6,5 millions de personnes. De plus, en tant que moteur d’innovation, le secteur constitue le plus gros investisseur en recherche & développement dans l’UE, avec près de 73 milliards d’euros en 2022.

La transition vers la conduite électrique se déroule de manière tumultueuse en raison des tensions géopolitiques, d’une demande en baisse et des incertitudes réglementaires. Il existe d’importantes disparités régionales. La Chine défie les leaders traditionnels de l’automobile. L’Europe et les États-Unis, méfiants à l’égard de la dépendance à la Chine et de l’impact sur leur propre industrie automobile, réagissent en renforçant les barrières commerciales et leur surveillance. Le rapport se penche sur les particularités régionales spécifiques.

La Chine joue un rôle perturbateur crucial, en particulier dans le domaine des véhicules électriques. La Chine a une longueur d’avance, ce qui est dramatique pour les constructeurs automobiles européens qui ont tardé à réagir. Certes, des efforts sont en cours pour combler ce retard. Les fabricants européens sont confrontés à une concurrence féroce, surtout lorsqu’il s’agit du marché de masse des voitures de classe moyenne abordables. Cela se traduit par des prix plus bas et des marges plus serrées. Ceux qui restent à la traîne auront du mal à survivre. Nous constatons déjà une augmentation des faillites dans le secteur automobile. Non seulement les marges des constructeurs automobiles chinois sont plus importantes, mais ils ont également beaucoup plus de ressources, car ce sont des entreprises d’État pures. Cette situation contraint les fabricants européens à produire à perte, ce qu’ils ne pourront pas continuer à faire longtemps.

À partir de 2035, la vente de nouvelles voitures à essence et diesel sera interdite dans l’UE. Johan Geeroms notre Directeur Risk Underwriting Benelux s’interroge : « Quelles alternatives sont envisagées ? Aux États-Unis et surtout en Chine, l’on constate un soutien coordonné et une stratégie globale. Il y a 15 ans, le gouvernement chinois s’est pleinement engagé en faveur des VE, notamment en construisant de grandes usines de batteries. L’Europe se contente de quelques mesures incitatives éparses. Dans 20 pays de l’UE, des incitations en matière d’infrastructures (telles que des subventions pour les bornes et les stations de recharge) font défaut. Très peu de choses sont faites pour promouvoir l’adoption des voitures électriques. Et les mesures d’incitations mises en place en 2024 sont encore réduites, notamment en Allemagne et en France, où les subventions sont restreintes en raison de contraintes budgétaires. »
Johan Geeroms cite quelques exemples de mesures que les décideurs politiques pourraient prendre pour soutenir l’industrie automobile européenne. « Les acheteurs potentiels restent hésitants si l’autonomie des voitures électriques n’est pas garantie. La répartition des stations de recharge est inégale au sein de l’UE, avec 60 % de l’ensemble des stations concentrées dans seulement trois pays : les Pays-Bas, l’Allemagne et la France. Il est urgent d’accroître le soutien à l’échelle européenne pour augmenter la densité de ces stations de recharge. »
Johan Geeroms souligne également la nécessité de mesures dans le domaine de la technologie des batteries et des logiciels. « L’industrie automobile opère actuellement une transition décisive, passant de la puissance des moteurs aux possibilités offertes par les batteries et les logiciels. Dans ce domaine, la Chine est largement en tête. Les batteries représentent le coût principal dans la production d’une voiture électrique, soit environ 40 % du coût total. Six des dix plus grands fabricants de batteries au monde sont basés en Chine, tandis que les quatre autres se trouvent également en Asie. Cette dépendance est dangereusement élevée. En réaction, les gouvernements ont renforcé les restrictions et la surveillance des importations de voitures chinoises. Par exemple, la loi américaine de réduction de l’inflation (IRA) de Joe Biden offre jusqu’à 7 500 dollars d’allègements fiscaux pour l’achat de nouveaux véhicules électriques, mais exclut ceux équipés de composants chinois. »

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