Risque pays : Portugal

Le Portugal a enregistré un rythme de croissance solide et soutenu ces dernières années, avec une amélioration globale de sa performance économique après sa position de faiblesse consécutive à la crise de la dette souveraine de la zone euro. Alors que la croissance annuelle a atteint en moyenne +0,9 % entre 2010 et 2019 (zone euro : +1,6 %), et que le pays a subi un choc plus fort que la région en 2020 en raison de sa plus grande dépendance au secteur des services, la croissance s’est ensuite alignée sur la moyenne de la zone euro en 2022 et 2023. En 2024, le rythme de croissance a commencé à se stabiliser.

Malgré de nombreux défis mondiaux, l’économie portugaise bénéficie toujours d’un secteur touristique dynamique (19,6 % du PIB en 2023) et d’importants apports financiers issus du programme NGEU. En plus de ce tourisme florissant, nous prévoyons que la consommation privée et la reprise des investissements soutiendront la croissance économique, qui devrait atteindre +1,3 % en 2025 et +1,6 % en 2026.

L’inflation au Portugal a diminué en 2023 après avoir atteint un pic en octobre 2023 (10,1 % en glissement annuel). L’inflation sous-jacente a reculé moins brusquement, en raison des pressions inflationnistes alimentées par la forte croissance des salaires nominaux. Ainsi, l’inflation a atteint en moyenne 2,4 % en 2024 et devrait s’établir à 1,9 % en 2025, puis 1,7 % en 2026.

Le Portugal a réussi à réduire sa dette publique de 134,1 % du PIB en 2020 à 97,9 % du PIB en 2023, soit un niveau inférieur à celui de 2010, grâce à une forte croissance du PIB nominal et à des réformes de consolidation budgétaire. Le solde budgétaire est revenu à l'excédent en 2023 (après l'avoir atteint pour la première fois depuis des années en 2019) et devrait rester positif, bien qu'en diminution, jusqu'en 2026. Comme le déficit budgétaire reste faible, la dette publique devrait se stabiliser.

Avec les 22 milliards d'euros alloués au Portugal dans le cadre du plan de relance et de résilience de l'UE, le pays dispose d’une marge pour augmenter les investissements publics, notamment en ce qui concerne les retraites d'État, les salaires du secteur public, les infrastructures de santé et l’éducation. Le projet de budget 2025 a été adopté au parlement, une avancée importante pour le nouveau gouvernement minoritaire de centre-droit, entré en fonction en avril 2024. Ce budget vise à stimuler la croissance et à générer un léger excédent, malgré des baisses d'impôts pour les jeunes et les entreprises, ainsi que des augmentations de salaires et de pensions.

La dépendance du Portugal au tourisme est à la fois une force et une faiblesse, compte tenu de la volatilité du secteur. Avec près d'un Portugais sur cinq vivant à l'étranger, le pays bénéficie d'un flux non négligeable de transferts de fonds provenant des travailleurs expatriés, en particulier dans d'autres pays européens.

Le Portugal s’est rapidement imposé comme l’une des principales destinations d’affaires de l’UE, offrant un environnement idéal pour les entrepreneurs, les investisseurs et les entreprises internationales. Les données récentes d’Eurostat révèlent une augmentation significative de la création d’entreprises, reflétant les efforts du Portugal pour soutenir l’innovation et les nouvelles initiatives économiques. En poursuivant ses réformes visant à créer un climat favorable aux affaires, le pays devient un pôle d’attraction de plus en plus prisé par les investisseurs nationaux et internationaux. Le gouvernement portugais a mis en place plusieurs mesures pour réduire la bureaucratie, qui, combinées à un cadre juridique favorable, ont facilité la création et le développement des start-ups, des entreprises étrangères et des sociétés portugaises.

Luís Montenegro est devenu Premier ministre du Portugal après les élections de mars 2024. Les résultats ont donné à Montenegro et à son alliance de centre-droit (Alliance Démocratique) une faible avance sur le Parti socialiste de l’ancien Premier ministre António Costa. Cela a accru l’incertitude quant à la viabilité à long terme du gouvernement, qui fait face à un parlement très fragmenté et dépend du soutien de formations politiques extérieures. Avec seulement 80 sièges sur les 230 que compte l’Assemblée, l’AD devra obtenir l’appui soit du parti d’extrême droite Chega, qui a quadruplé sa représentation parlementaire avec 50 députés, soit du Parti socialiste (PS), qui a obtenu 78 sièges, pour faire adopter ses projets de loi.