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Dernière mise à jour : Décembre 2024

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PIB 2 021,4 milliards USD (Classement mondial : 11, Banque mondiale 2023)
Population 143,8 millions (Classement mondial : 9, Banque mondiale 2023)
Forme de l'Etat Fédération
Chef du gouvernement Vladimir Vladimirovitch Poutine (Président)
Prochaines élections 2026 (législatives)
  • Les vastes réserves de pétrole, de gaz et de minéraux de la Russie soutiennent sa stabilité économique et son influence mondiale, en lui procurant des revenus d'exportation importants et une sécurité énergétique
  • Le faible taux de chômage et la forte croissance des salaires stimulent la consommation intérieure et contribuent au dynamisme économique à court terme
  • Des politiques budgétaires et industrielles solides permettent à la Russie de se tourner vers de nouveaux partenaires commerciaux et de résister aux sanctions extérieures
  • Une forte dépendance aux matières premières rend l’économie vulnérable aux fluctuations des prix mondiaux et aux sanctions, limitant sa diversification
  • Les restrictions d’accès aux technologies de pointe et aux marchés mondiaux freinent l’innovation et la productivité
  • La gouvernance autoritaire et les tendances démographiques défavorables créent une instabilité à long terme et entravent le pluralisme économique

Les tendances économiques de la Russie en 2024 ont été façonnées par des sanctions persistantes, le conflit en Ukraine et un accent mis sur les politiques budgétaires et industrielles pour soutenir la croissance. Des dépenses publiques importantes, notamment dans la production liée à la défense, ont renforcé l'économie mais ont également alimenté l'inflation et mis sous tension le marché du travail. La croissance en 2024 a dépassé les attentes, avec des pénuries de main-d'œuvre et une hausse des salaires soutenant la consommation intérieure. Toutefois, l’inflation est restée élevée, atteignant environ 6 % à la fin de l’année. La Banque centrale de Russie (BCR) a adopté une politique monétaire stricte, relevant les taux directeurs au-dessus de 20 % afin de stabiliser l’inflation, de réduire la volatilité du rouble et d’éviter une surchauffe de l’économie.

À court terme, la croissance repose toujours sur les mesures de relance budgétaire, la substitution aux importations et l’exploration de nouveaux marchés d’exportation. Notre prévision pour 2025 table sur une croissance modérée de +1,8 %, similaire à la moyenne d’avant la pandémie, en raison de la stabilité des prix internationaux du pétrole et des sanctions. Cependant, des pressions liées au ralentissement de la construction et à la faiblesse des exportations, notamment dans les secteurs des métaux et de l’énergie, sont visibles. Le secteur du logement, auparavant soutenu par des subventions, a considérablement ralenti, tandis que les volumes d’exportation ont chuté de -20 % depuis 2021. Le secteur de la construction devrait continuer à se contracter, avec une baisse prévue de -10 % des mises en chantier en 2025.

La gestion de l’inflation reste un défi majeur pour la BCR, compte tenu d’un marché du travail tendu et d’une forte croissance des salaires nominaux, avec une inflation projetée à +12 % en 2025. Bien que des taux d’intérêt élevés devraient freiner les sorties de capitaux et stabiliser le rouble à 105 RUB/USD, un nouveau resserrement monétaire pourrait être nécessaire si les pressions inflationnistes persistent.

Les perspectives à moyen terme de la Russie sont limitées par des facteurs structurels tels que l’accès restreint aux marchés, des tendances démographiques défavorables et un durcissement des transactions transfrontalières. Les industries axées sur l’exportation font face à une baisse de la demande mondiale, notamment dans le charbon et le raffinage, tandis que les sanctions en cours freinent les avancées technologiques. Les volumes d’exportation devraient encore reculer de -2 % en 2025, réduisant ainsi les excédents de la balance commerciale.

La politique budgétaire reste expansionniste, avec une croissance prévue des dépenses publiques de +5 % en 2025, malgré une contraction programmée des dépenses hors défense. Un déficit budgétaire de 1 200 milliards de roubles, soit 0,5 % du PIB, est attendu. Cependant, cette approche stimulative risque d’alimenter l’inflation, compliquant les efforts de la Banque centrale de Russie (BCR) pour stabiliser les prix. Néanmoins, le niveau de la dette publique ne devrait pas dépasser 20 % du PIB, en partie en raison d’un accès limité aux marchés internationaux. Avec un faible taux de chômage de 2,3 % et un marché du travail tendu, la consommation intérieure devrait rester soutenue, mais au prix de risques inflationnistes accrus. Les perspectives de croissance pour 2026 restent modestes, avec un PIB qui ne devrait pas dépasser +2 %.

La stabilité monétaire est soutenue par des taux d’intérêt élevés et un contrôle strict des sorties de capitaux, mais cela n’a pas empêché le rouble de se déprécier rapidement fin 2024. Le taux de change devrait rester au-dessus de 100 roubles pour 1 dollar en 2025, en raison du recul des revenus d’exportation et d’un dollar relativement fort. L’augmentation des échanges avec la Chine et d’autres partenaires non occidentaux pourrait offrir un certain répit, mais ne compensera probablement pas la baisse des marchés traditionnels.

L’environnement des affaires en Russie reste fortement influencé par l’intervention de l’État et les incertitudes géopolitiques. Le régime autoritaire du président Vladimir Poutine continue de réprimer efficacement toute dissidence, mais le risque d’instabilité politique demeure élevé. Les incertitudes liées à la succession après 2030 et la méfiance à l’égard de la gouvernance russe à l’étranger pèsent lourdement sur la confiance des investisseurs.

Le contrôle strict de l’État sur les secteurs clés et les leviers économiques, bien qu’il assure une certaine stabilité, réduit le dynamisme et la flexibilité du marché. Les sanctions et l’isolement technologique affaiblissent encore davantage la compétitivité du pays, décourageant les investissements directs étrangers. Les industries de la construction et de l’exportation, en particulier, souffrent d’un accès limité aux technologies et matériaux avancés.

Les pressions inflationnistes ravivent le souvenir des crises économiques passées, suscitant des inquiétudes tant au sein de la population que des élites. Si la répression de la dissidence garantit une continuité politique à court terme, un mécontentement latent menace la stabilité à long terme. La fragilité du régime, masquée par une résilience économique et une gouvernance rigide, souligne ces vulnérabilités.

Sur le plan international, le déclin du soutien occidental à l’Ukraine et d’éventuelles évolutions du conflit pourraient influencer la position géopolitique de la Russie. Un accord en faveur de Moscou reste un scénario envisageable, bien que l’isolement persistant des marchés occidentaux limite son potentiel de croissance à long terme. Les défis démographiques, notamment la pénurie de main-d’œuvre, aggravent ces difficultés et assombrissent encore davantage les perspectives économiques du pays au-delà de 2026. 

Structure commerciale par destination/origine

(% du total, 2023)

Exportations Rang Importations
Chine 11.5%
1
36.4% Chine
Pays-Bas 7.2%
2
7.1% Biélorussie
Turquie 6%
3
6.5% Allemagne
Allemagne 5.1%
4
3.3% Turquie
Italie 4.5%
5
3.1% Corée du Sud

Structure commerciale par produit

(% du total, 2023)

Exportations Rang Importations
Pétrole, produits pétroliers et matières connexes 46.2%
1
10.7% Véhicules routiers
Fer et acier 7.7%
2
6.9% Autres machines et pièces industrielles
Charbon (coke et briquettes) 5.1%
3
6.6% Machines, dispositifs et appareils électriques, n.c.a
Métaux non ferreux 4.8%
4
5% Machines spécialisées
Engrais autres que ceux du groupe 272 3.4%
5
4.8% Produits médicaux et pharmaceutiques
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